Du global au local : pour une donnée ESG qui engage vraiment
Les données ESG ne suffisent plus si elles restent globales et abstraites. Pour générer de l’engagement réel, elles doivent être incarnées, localisées, comprises. Cet article explore pourquoi et comment replacer l’ESG au plus près des territoires et des acteurs concernés.
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Du global au local : pour une donnée ESG qui engage vraiment
les données ESG, pour être efficaces, doivent être incarnées, localisées, comprises – pas éloignées, abstraites, mondialisées. Pour engager vraiment, il faut parler du proche, pas du lointain.
Les données extra-financières ont envahi les rapports annuels, les feuilles de route RSE et les plateformes ESG. Pourtant, elles peinent à générer de l’engagement réel en interne comme en externe.
Pourquoi ?
Parce qu’elles parlent souvent de choses trop lointaines. Trop abstraites. Trop globales. Économiser l’eau, limiter les émissions, mieux gérer les déchets : des injonctions génériques qui ne résonnent pas si elles ne sont pas incarnées. Or, pour embarquer les collaborateurs, les partenaires, les citoyens, il faut parler de ce qui les concerne directement.
Le piège des référentiels globaux
Les normes ESG sont pensées à l’échelle mondiale ou européenne. Elles comparent des entreprises de pays, de cultures et de réalités économiques très différentes.
Résultat : on finit par comparer une PME textile française à un sous-traitant bangladais… alors que leur empreinte sociale, environnementale, réglementaire, ou même leur modèle économique, sont incomparables.
Le problème, ce n’est pas la norme. C’est l’uniformisation des grilles de lecture. Une politique RSE qui fait sens, c’est d’abord une politique ancrée dans son territoire, son secteur, ses réalités.
L’empathie passe par le local
Prenons un exemple. Demander à un salarié d'économiser l’eau” aura peu d’effet. Mais lui dire que “chaque litre économisé contribue à préserver la nappe phréatique qui alimente les villages alentour, y compris celui où vit sa famille” change tout. Le levier d’action, c’est l’identification. C’est la proximité.
On ne sauve pas la planète à coups de moyennes mondiales. On engage les gens quand on leur parle de ce qu’ils voient, de ce qu’ils vivent.
Repenser la donnée ESG comme un outil de pilotage local
Le reporting ESG doit sortir de la logique “one-size-fits-all”. Il doit redevenir un outil de pilotage au service d’une performance ancrée localement.
Cela suppose :
- De recontextualiser les indicateurs (par filière, par bassin d’emploi, par type de ressource locale),
- De territorialiser les impacts (empreinte régionale, dépendance aux ressources locales, retombées sociales directes),
- De donner du sens aux plans d’action (ex. : “réduction des émissions” → “réduction des trajets intersites en région XXXX grâce à la mutualisation des hubs logistiques”).
D’abord la région, puis le monde
Dans un monde incertain, les entreprises qui survivront seront celles qui sauront protéger leur écosystème immédiat – leurs ressources, leurs partenaires, leur bassin d’emploi. Avant de vouloir sauver le monde, aidons les entreprises à faire du bien à leur région.